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Jean François Evellin (1766 - 1838)

et

Françoise Angélique Raimbaud (1774 - 1840)

 

 

Jean François Evellin est né le 20 janvier 1766 et avait été porté le lendemain sur les fonds baptismaux de Sainte-Croix par son oncle Jean EVELLIN le jeune et par Marie-Françoise GALLIOU, sa cousine germaine.

 

A la mort de son père, (Ce siècle avait deux jours), il avait 34 ans. Depuis plusieurs années il avait secondé sinon remplacé son père dans la gestion de l'épicerie-droguerie familiale. Il prit alors la patente à son nom le 22 germinal de l'an X (12 avril 1800) et continua de loger avec sa mère aux 1er et 3ème étages au-dessus de la boutique, 1à Basse Grande rue.

 

Le 20 floréal de l'an X (10 mai 1802) Jean-François épousa en l'église Notre-Dame de la Chézine Françoise-Angélique RAIMBAUD, fille de François RAIMBAUD, négociant, et de feue Françoise-Angélique VIOLLET-DUBREIL. Les témoins à l'église étaient François RAIMBAUD père et Anne CHAUVET femme LEMERCIER, tante de l'épouse, Jeanne LAILLAUD veuve EVELLIN, mère et Dominique EVELLIN, cousin germain de l'époux. A la mairie les témoins étaient René SOZEAU, luthier, beau-frère, et Jean Baptiste GAUDET, fayancier, allié de l'épouse, Dominique-François EVELLIN, miroitier, cousin germain et François BADEAU (sic) fabriquant de tabac, beau-frère de l'époux.

 

Le 29 germinal précédent (20 avril 1802) leur contrat de mariage avait été signé chez les RAIMBAUD au n° 71 de la Fosse, Maison BUDAN, par-devant Maître LAMBERT, en présence des membres des deux familles. Le régime adopté était celui de la communauté suivant la Coutume de Bretagne.

 

Le futur déclarait posséder 10.000 francs tant en argent effectif qu'en marchandises et bons crédits, dont il apportait 2.000 francs dans la future communauté.

 

Les droits de la future consistaient en hardes et linges à son usage valant 291 francs, en 1.469 francs que son père que son père s'engageait à lui verser en avancement de droits successifs, en un douzième de terres par sa mère dans les communes de Cordemais et de Bouée valant en fonds 240 francs, "en produit de ses épargnes et ménagements" : un lit camayeux à baldaquin estimé 250 francs et ses habits et hardes de noces de la valeur de 120 francs. Tous ces biens, sauf les droits immobiliers, entraient en communauté.

 

Il est fort probable que les RAIMBAUD et les EVELLIN se connaissaient depuis longtemps et pas seulement parce qu'ils étaient les uns et les autres épiciers. En 1762 par exemple à la Basse Fosse se trouvaient voisins le sieur Jean-Baptiste MARCHAND, épicier et le sieur MARCHAND le jeune, épicier. Or on sait que Jacques EVELLIN, frère de Jean avait épousé en 1764 Anne MARCHAND, fille de Jean-Baptiste chez qui ledit Jean EVELLIN avait appris son métier d'épicier.

 

Nous avons la copie de la "liste des noms, prénoms, des citoyens qui occupent la maison n° 10 Basse Grande rue, section 8" établie et signée par Jean-François pour le recensement de l'an XII (1803-1804). On constate qu'il occupe avec sa famille la boutique du rez-de-chaussée et les 1er et 3ème étages, le second restant vacant, car il n'a pas trouvé à le louer. Habitent avec lui sa femme, sa mère Jeanne LAILLAUD, veuve, âgée de 74 ans, les deux premiers enfants nés de leur union : François-Jean, âgé de 16 mois et Anne-Marie, âgée de 4 mois, sa nièce Françoise NEAU, orpheline à leur charge âgée de 11 ans et une domestique Jeanne MICHEAUX.

 

Anne-Marie est morte à deux ans en 1806. Mais Jean-François et Françoise-Angélique eurent par la suite six autres enfants, tous garçons : Jean-Jacques en 1805, Ambroise-Marie en 1806, Dominique-Joseph en 1808, Eugène-Victor en 1810, Marie-Louis en 1813 et Charles-Marie en 1818, dont nous aurons l'occasion de parler plus loin.

 

Le commerce d'épicerie-droguerie était certainement prospère. La boutique, en plein centre ville, était bien placée et Jean-François était sans doute en excellent commerçant. A partir de 1806 nous le voyons investir les bénéfices de l'affaire dans l'achat de terres agricoles.

 

Ainsi, le 27 janvier 1806 Mr Jacques Louis Henry de BRUC MONTPLAISIR, agissant comme fondé de pouvoirs de Mr Henry Marie Claude de BRUC, curé de Guérande, son frère, vendait, par le ministère de Maîtres BRAGER et VARSAVAUX, notaires à Nantes, à Mr Jean-François EVELLIN, épicier et dame François-Angélique RAIMBAUD, son épouse, pour le prix de 18.000 francs  le domaine de la Bazillière au Loroux-Bottereau comportant "une maison principale composée de cuisine, salle et autres chambres hautes et basses, deux escaliers en bois, logement de pressoirs, deux celliers, une cave, cour au devant, écuries, toiteries, chapelle, puits, jardin renfermé de ses murs, pressoirs à long fûts, sa maie et fausse maie et autres ustensiles, chaudières ".

 

Non loin de là les WALSH, négociants et armateurs, possédaient le domaine noble de la Jaunais. C'est un WALSH  de la Jaunaie qui fut choisi en 1815 comme chef de la nouvelle insurrection vendéenne surgie pendant les Cent jours en faveur des Bourbons.

 

Comme un certain nombre de bourgeois nantais qui s'établirent à l'époque dans la région ils donnaient des fêtes mémorables dans leur "folie". On peut se demander si ce ne sont pas eux qui ont poussé les EVELLIN, auxquels les liait un lointain cousinage, à acheter cette propriété au Loroux.

 

Mais ces derniers n'avaient pas fait de la Bazillière une maison de plaisance somptueuse. L'inventaire du mobilier dressé au décès de Jean-François ne releva que peu de meubles ; quatre lits à l'ange, une armoire, une commode antique, un buffet en cerisier, une petite table à jouer deux tables pliantes, une sur tréteaux, un coffre en sapin, une petite table à pieds tournés, une douzaine de chaises en bois blanc peint en rouge, une demi-douzaine de grosses chaises, une petite glace et très peu de vaisselle, d'ustensiles et de linge.

 

Que faisait Jean-François des produits de son vignoble ? La redevance de 460 litres de muscadet dépassait sans doute les besoins de sa famille. A cela s'ajoutait le quart de la récolte des complants, de l'ordre de dix barriques. Jusqu'en 1825 il en vendait certainement au détail dans son épicerie de Nantes. En effet le 24 novembre 1825 il a déclaré à l'administration fiscale "vouloir cesser au 31 décembre prochain de débiter du vin et s'en tenir à son commerce d'épicerie". Par la suite nous supposons qu'il vendit ses excédents à des marchands de vin.

 

Jean-François et Françoise-Angélique eurent de leur union huit enfants.

 

Résumons maintenant leur vie en suivant l'ordre chronologique des évènements souvent heureux, parfois malheureux, depuis leur mariage.

 

10 mai 1802 – Mariage en l'église de Notre Dame de la Chézine.

24 mars 1803 – Naissance de François-Jean.

8 mars 1804 – Naissance d'Anne-Marie.

2 mai 1805 – Naissance de Jean-Jacques.

22 mai – 1805 Mariage de Jacques RAIMBAUD, frère de Françoise-Angélique, capitaine au long cours, avec Marguerite GAUDET, fille d'un faïencier.

1er mars 1806 – mort d'Anne-Marie qui fut leur seule fille.

27 juin 1806 – Naissance d'Ambroise-Marie.

31 mai 1808 – Naissance de Dominique-Joseph.

22 septembre 1810 – Naissance d'Eugène-Victor

22 mars 1813 – Mort de Dominique-François, miroitier, cousin germain de Jean-François.*

15 août 1813 – Naissance de Marie-Louis.

17 octobre 1818 – Naissance de Charles-Maire

31 décembre 1820  - Fermeture de la maison EVELLIN, miroitier, vendue à Mr MAURICE.

28 février 1822  - Louis-Hyacinthe LEVESQUE, maire de Nantes autorise François-Jean, bijoutier, âgée de 19 ans à peine, à monter une petite forge dans la cheminée de sa chambre.

9 décembre 1829 – Ordination à la prêtrise d'Ambroise-Marie dans la cathédrale de Nantes par Mgr Joseph MICOLON DE GUERINES. Il est nommé vicaire à Vertou.

1829 – François est recensé comme orfèvre en chambre.

14 décembre – Dernière lettre de Jean-Jacques écrite de Marseille d'où il part pour Marans sur la galéasse "l'industrie" dont il est capitaine, péris corps et biens au cours de ce voyage.

31 décembre 1832 – Jean-François demande a être rayé du rôle des patentes et se retire au 3ème étage de sa maison où il n'occupera que deux pièces. Il n'a que 56 ans, mais la mort de Jean-Jacques l'a probablement vieilli. Les revenus de La Bazillière et de ses maisons de Chantenay doivent assurer sa retraite.

8 novembre 1833 – C'est en réalité à cette date que Jean-François cesse d'exercer sa profession d'épicier. Il déclare en outre être remplacé pour la boutique, le second étage composé de deux pièces et une chambre au 1er sur le derrière par son fils François-Jean, exerçant la profession d'horloger-bijoutier.

 

7 août 1834 – Jean-François et François-Angélique se font donation mutuelle de tous les biens meubles et immeubles composant leur succession dans la limite de la quotité disponible, soit un quart en propriété et un quart en usufruit.

1835 – François Jean est patenté catégorie 1 classe 2 comme hologer-bijoutier.

19 juin 1837 – Ambroise Marie est nommé curé de Donges

10 juillet 1837 – Dminique-Joseph épouse Michelle Elizabeth Aglaé GUIBOUT, fille de Jean GUIBOUT, rentier et de Jeanne JUBINEAU à l'église St Donatien et St Rogatien : c'est également Ambroise qui bénit leur union.

23 décembre 1837 – Ordination à la prêtrise de Marie-Louis dans la cathédrale de Nantes par Mgr Jean-François de HERCE, évêque coadjuteur de Nantes. Il est nommé aussitôt vicaire à Donges sur la demande de son frère..

5 novembre 1838 – Décès de Jean-François en sa demeure 16 Basse Grande rue à l'âge de 72 ans. Il est enterré au cimetière de la Bouteillerie. Un service funèbre solennel est célébré à la Cathédrale à son intention le 27 novembre.

8 septembre 1840 – Décès de Françoise-Angélique en sa demeure, âgée de 66 ans.

 

Les dernières années  de Jean-François et de Françoise-Angélique ont certainement été assombries par la faiblesse d'esprit d'Eugène-Victor, mais encore plus illuminées par les mariages heureux de François-Jean et Dominique-Joseph et par la consécration des vocations sacerdotales de Ambroise-Marie et de Marie-Louis.

 

 

 

 

Ces informations ont été obtenues grâce au travail
important de François EVELLIN et de son père Emile

 

 

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