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François Jean

 

 

 

 

François Evellin

(1835 - 1881)

 

François Jean Marie, né le 15 décembre 1835. Il commença ses études classiques au collège des Eudistes de Redon et les termina au petit séminaire des Couëts, près de Nantes. Il se prépara à la prêtrise, fut tonsurer et se fit admettre à l'Ecole des Hautes Etudes des Carmes, au séminaire de Saint Sulpice, à Paris. Il y prépara sa licence es lettres. Cette année là, 1857 il fut très gravement malade, fièvre typhoïde sans doute, aux portes de la mort. Sa guérison fut considérée, dans la famille et par ses amis, comme un miracle de la Sainte Vierge. On l'en remercia par un pèlerinage à Notre Dame-de-la-Salette.

 

Après sa licence il renonça à la carrière ecclésiastique et entra à l'Ecole Normale Supérieure à la limite d'âge en 1860. Agrégé de philosophie en 1865, il fut professeur aux lycées de Nice, de Lille, de Bordeaux et à Paris à Saint Louis et à Charlemagne. Il soutint ses thèses de docteur es lettres en 1880, thèses qui firent sensations et furent discutées. En 1882 il fut nommé Chef du Bureau des Bourses, puis Chef du Personnel du Ministère de l'Instruction Publique, Inspecteur de l'Académie de Paris en 1883, puis Inspecteur Général pour la philosophie. Il prit sa retraite en 1900 comme Inspecteur général honoraire de l'Instruction Publique. Elu membre de l'Académie des Sciences Morales et Politiques le 28 mars 1808, il mourut à Paris le 21 avril 1910.

 

Ses écrits les plus remarquables sont : "Infini et Quantité", étude sur le concept de l'infini en philosophie et dans les sciences, édité en 1880 – et "La Raison pure et les Antinomies", essai critique sur la philosophie Kantienne, paru en 1907.

 

La ville de Nantes a rendu hommage à sa mémoire en attribuant son nom à une rue.

 

Dans une lettre adressée à sa belle sœur, Marie Thérèse, on peut voir la foi religieuse et le courage qu'il avait à défendre ses idées vis-à-vis des tendances extrêmes de chaque bord. Il faut rappeler qu'à cette période les lutte idéologiques faisaient rage entre les conservateurs et les modérés aux radicaux et aux socialistes, les catholiques aux anticléricaux, les dreyfusards aux antisémites.

 

 

"Le présent est incertain et plein d'angoisses et il semble que ce soit dans la nuit que péniblement nous semons la semence sainte ; mais si notre labeur est sans trêve, notre dévouement soutenu et de toutes les heures, et si d'autre part, comme nous le croyons fermement, la parole du divin veille encore, non éteinte au fond des âmes, le jour peu à peu se fera, et, pour parler comme le poète des psaumes, nous moissonnerons dans l'allégresse et les moissonneurs plieront sous le poids des gerbes".

 

 

 

Quelle hardiesse ! "Dans un rapport, écrit-il dans cette lettre, où je n'avais à m'occuper que de la culture morale, de culture par les beaux et nobles sentiments, j'ai tenu à faire une sorte de profession de foi diviniste, si bien qu'au Ministère, on a jugé cléricale mon étude fondée sur la sanction de la vie future".

 

Mais l'intransigeance n'était pas unilatérale.

 

"Je me demande, continue-t-il, si ma présence à Nantes, en ville, ne pourrait pas vous causer quelques désagréments étant donné que ma pensée défigurée par certains organes a pu paraître condamnable à beaucoup de braves prêtres, plus pressés de me juger que de me lire et capables par conséquent de me regarder comme un impie, peut-être comme un athée".

 

"Athée ! quand je dis que Dieu est, qu'il est au fond de chacun de nous, et qu'en lui, comme dit Saint Paul, nous vivons, nous nous mouvons et sommes, le Génie du Bien, l'Hôte de l'âme… Tout cela ne compte pas. Il eut donc fallu – quelle misère – prononcer les quatre lettres D.I.E.U. ! Mais qui ne comprend que la morale est en nous, et que le désigner par sa présence réelle en nos cœurs, c'est lui rendre un hommage beaucoup plus haut et plus sincère que de l'appeler d'un nom sous lequel se cachent tant d'idées fausses, et qui, en morale, n'a plus la précision nécessaire… son nom, dit l'Ecriture, sera Dieu avec nous ou Emmanuel, et la religion a-t-elle un plus profond mystère que l'Eucharistie qui fait de Dieu l'Hôte de l'âme ?".

 

Nous avons tenu à citer ces lumineuses pensées d'un homme droit, d'un chrétien lucide au cours de cette époque marquée de part et d'autre par une partialité aveugle, souvent haineuse. Nous voulions encore une fois faire sentir l'environnement sociologique dans lequel Marie-Thérèse LOGE devait mener au mieux un commerce étroitement lié à la vie religieuse.

 

 

 

Ces informations ont été obtenues grâce au travail
important de François EVELLIN et de son père Emile

 

 

 

 

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